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Lors de cette liturgie du dimanche 11 août 2024 a été canonisé par notre Patriarche Nicolas Saint Pierre Monnereau.

Sur proposition du diocèce d’Armorique présidé par S.E Mgr Jean Simeon et après approbation du Saint Synode l’archidiocèse d’Armorique nous avons décidé d’élever au titre de « Saint » le Père Pierre Monnereau.
Il s’agit d’un saint diocésain concernant, le diocèse d’Armorique mais par voie naturelle d’alliance spirituelle, la vénération du « Saint » Pierre Monnereau s’étendra à toutes nos fondations à travers le monde, avec le titre de « Saint protecteur du genre humain et de la création ».
C’est précisément en Vendée, à Saint Martin des Noyers, que va naître Pierre Monnereau le 20 juillet 1787. Il est encore jeune, deux ans, lorsque éclate la Révolution française en 1789.
En 1790, l’Assemblée Constituante exige que les prêtres prêtent serment à la Constitution Civile du Clergé. C’est le début des guerres dites « Guerres de Vendée ». Le curé de Saint-Martin-des-Noyers refuse et doit s’exiler alors que le vicaire, Joseph-Thomas Bonnet (1751-1793), est arrêté et sera l’une des nombreuses victimes des noyades de Nantes organisées par le funeste révolutionnaire Carrier.
A 16 ans, le jeune Pierre Monnereau fait une crise d’adolescence où sa ferveur religieuse diminue, mais une maladie le ramène assez rapidement à la foi. En 1807, c’est l’année où Pierre doit « tirer au sort » pour la conscription, et seuls les hommes mariés et les séminaristes en sont dispensés. Son père lui propose donc le mariage, mais Pierre lui fait part de son désir de devenir prêtre.
C’est ainsi que le 2 novembre 1808, il entre au séminaire de Chavagnes-en-Paillers dirigé alors par le Père Louis-Marie Baudoin. Il est ordonné prêtre le 25 août 1812 par l’évêque de La Rochelle, Mgr Paillou, puis nommé vicaire aux Sables-d’Olonne, à Fontenay-le-Comte, à La Garnache et à Aizenay. En 1814, il est nommé curé des Brouzils.
La paroisse des Brouzils gardait le souvenir de François Houssin (1742-1794), curé guillotiné le 1er janvier 1794 à Angers. Le Père Monnereau s’efforce de raviver la foi étiolée par les mouvements révolutionnaires et, de plus, de convertir les fidèles de la « Petite Eglise ».
Il développe la dévotion à la Sainte Vierge Marie et à Saint Joseph. Il ravive la confrérie du Rosaire et crée celle du Saint-Sacrement, du Sacré-Cœur, du scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel et il établit les œuvres de propagation de la foi et de la Sainte-Enfance. Il fait également ériger les stations du chemin de croix dans l’église des Brouzils, lesquelles y sont toujours, et encourage cette pratique de façon particulière les vendredis et lors du carême.
Enfin, pour répondre aux besoins de l’instruction de la jeunesse, il demande au Père Baudouin de lui envoyer des « Ursulines de Jésus », dont l’un des couvents était à Chavagnes-en-Paillers, mais ce dernier ne peut lui donner satisfaction. Le Père Monnereau décide alors de fonder une congrégation religieuse : les « Sœurs des Cœurs de Jésus et de Marie ». Les quatre premières sœurs prononcent des vœux religieux temporaires le 19 mars 1818. L’institution est approuvée en 1822 par Mgr Soyer, évêque de Luçon. Le Père Monnereau passera le reste de son existence à consolider l’œuvre de sa vie : Sa Congrégation. Il meurt aux Brouzils, en odeur de sainteté, le 26 avril 1856. Son tombeau, dans l’église des Brouzils, est le lieu de nombreux miracles notamment de guérisons d’enfants.
Désormais tous les 26 avril de chaque année sera donc mentionné au cours des liturgies, ou autres offices, le nom de « Saint Pierre Monnereau » non seulement dans l’archidiocèse d’Armorique, mais aussi dans toutes les missions de notre Patriarcat.
En 1956, centenaire de la mort du saint, plus de 1000 religieuses des « Sœurs des Cœurs de Jésus et de Marie » œuvraient à la vigne du Seigneur à travers le monde.
C’est face et dans l’ombre lumineuse du couvent des « Sœurs du Père Monnereau » qu’enfant, avec des camarades d’école, Mgr Jean Siméon avait dressé une petite chapelle que s’appelait Notre Dame des Flots. (Nom de l’actuelle chapelle de Plougrescan
Voici un extrait du bulletin paroissial des Brouzils en date d’août 1954, je cite :
« Ils sont sept ou huit (en fait trois), rivalisant d’ardeur et de piété envers la Très Sainte Vierge. Ils ont élu domicile sur le flanc d’un coteau, face au cimetière de la Communauté. A force de travail, ils ont aménagé le terrain, y consacrant toutes leurs heures de loisirs. Bientôt une humble statuette de ND de Lourdes trônait dans la petite grotte érigée en son honneur et chaque jour ils s’ingéniaient à orner et fleurir le domaine de Celle qu’ils appelaient « Notre Dame des Flots ».
Mgr Siméon continue son récit, ainsi fut érigée une humble chapelle, lieu de procession de la paroisse des Brouzils le 15 août de chaque année, laquelle toute ma vie m’a hanté et que je me promettais de faire revivre un jour. D’où cette chapelle consacrée par l’archevêque de Prague, un vieil ami, le dimanche 4 juillet 2010. D’où aussi les liens intimes, lesquels existent entre le Père Pierre Monnereau et ce lieu privilégié, protégé par les invincibles forces de l’Esprit Saint.
Nous portons donc au nom du Saint Synode, au nom du Patriarcat des Nations, au nom de l’Orthodoxie Universelle, le Père Pierre Monnereau sur les autels, le déclarant « Saint », afin qu’il soit invoqué, vénéré et prié, en tant que « Saint protecteur du genre humain et de la création ». !
+++Nicolas
(Lecture du décret de canonisation par le Patriarche lors de la liturgie de canonisation le 11 aout 2024 en la chapelle Notre Dame des Flots de Plougrescan).